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Schneider, champion du CAC durable

Ce jeudi 2 juillet, Schneider, Danone et l’Oréal, en présence du président du Sénat Gérard Larcher, ont été désignés champions 2015 de notre palmarès annuel exclusif du CAC durable. Cette nouvelle édition de ce classement réalisé en partenariat avec l'Institut RSE récompense les groupes engagés de longue date dans une démarche responsable.

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Jean-Pascal Tricoire, PDG du groupe Schneider, lauréat du palmarès 2015 du CAC durable

Par Florence Bauchard

Publié le 2 juil. 2015 à 19:50

Et de deux! Pour la deuxième année, Schneider arrive en tête de notre classement des entreprises les plus durables. «Son PDG Jean-Pascal Tricoire fait partie des patrons français qui ont pris la tête sur les questions de climat et il en a fait un atout de compétitivité pour son entreprise», confirme Anne-Catherine Husson-Traoré, directrice générale du cabinet de conseil Novethic. Schneider n'a pas attendu la COP21, qui se tiendra à Paris en décembre, pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans une logique d'optimisation de ses coûts, le géant de l'équipement électrique a lancé depuis une dizaine d'années des programmes pour réduire sa consommation énergétique et donc son empreinte environnementale. Mais il a aussi fortement innové en matière de matériels et de services pour aider ses clients à en faire autant. «S'engager dans le développement durable est positif pour tous: nos clients, nos collaborateurs, les communautés dans lesquelles nous travaillons, nos actionnaires et la planète que nous partageons», affirme à Enjeux Les Echos Jean-Pascal Tricoire, à l'annonce du palmarès.

« Les années de développement durable sont devant nous », selon Schneider

Ambiance conviviale pour la soirée de remise des prix du palmarès du CAC durable le 2 juillet, au siège des Echos. Devant un parterre de 200 personnes représentant les directions RSE, marketing et digitales d’un certain nombre d’entreprises du CAC 40, Laurent Guez, le directeur délégué de la rédaction d’Enjeux, et Gérard Larcher, le président du Sénat, ont salué la performance de Schneider Electric, Danone et L’Oréal. Et ce n’est qu’un début, estime Gilles Vermot Desroches, le directeur RSE de Schneider : « les années de développement durables sont devant nous ». Mais c’est un travail de fond. Danone le pratique d’ailleurs depuis le lancement dans les années 1960 du double projet d’Antoine Riboud –le père du président du conseil d’administration actuel, Franck Riboud, ndlr- associant progrès économique et progrès social. « L’Oréal mène aussi une politique de développe durable de longue date », a affirmé le président Jean-Paul Agon, venu en personne recevoir le prix. « La priorité du programme Sharing beauty with all est que d’ici 2020 100% des 6,5 milliards de produits du groupe aient un impact environnemental et sociétal positif». Tout en rappelant le rôle pionnier de la France en matière de RSE, inscrite dans la loi depuis 2001, Gérard Larcher a mis en garde contre une multiplication d’incitations publiques en la matière sans suffisamment apprécier leurs conséquences économiques ou le juste niveau d’intervention. Le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre voté par l’Assemblée nationale pour éviter un nouveau drame Rana Plaza « risque de multiplier les contentieux pour les entreprises », s’inquiète Gérard Larcher. C’est ainsi que le Sénat, qui doit se prononcer sur ce texte, a décidé au préalable de lancer une étude d’impact de ce projet. Un projet, qui selon le président du Sénat, serait « plus pertinent à l’échelon européen ». Plus que de nouveaux textes, les progrès de la RSE dépendent de l’investissement en ressources humaines, de l’émergence d’un management responsable. A cet effet, Centrale Paris Supelec a lancé depuis trois ans des formations à destination des cadres dirigeants.

Depuis sa nomination à la tête du Global Compact France en 2013 et sa coprésidence cette année du Business & Climate Summit - deux organismes représentant des poids lourds mondiaux de l'industrie et des services soucieux d'agir de façon responsable -, le PDG a acquis une stature internationale sur ces sujets. Entraînant dans son sillage d'autres fleurons français. Les dirigeants d'Engie (ex-GDF Suez), de Lafarge, de Veolia Environnement et de Solvay sont également signataires de l'engagement pris en mai dernier à Paris par 43 patrons de grandes entreprises pour limiter la hausse des températures à 2 °C, quand la tendance laisse présager une augmentation du thermomètre de 3,5 ou 4 °C!

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Toutes les entreprises progressent

Les progrès sont déjà tangibles. Aiguillonnées par les investisseurs, leurs actionnaires, leurs salariés, ainsi que l'ensemble de leur écosystème, les entreprises sont plus responsables. Les résultats de notre classement sont éloquents. «Les pratiques convergent, souligne Patrick d'Humières, directeur général de l'Institut RSE et partenaire technique du classement: 95% des sociétés du CAC 40 ont un programme de vigilance formalisé et consultable en matière de respect des droits humains et sociaux, de respect de l'environnement et de lutte contre la corruption.» En outre, 95% ont des politiques de l'emploi pro-actives vis-à-vis du handicap, des seniors, des jeunes ou de la diversité; 98% mènent des actions spécifiques de protection de la biodiversité. Enfin, 98% ont une politique d'achats responsable formalisée avec un suivi de leurs fournisseurs (voir tableau ci-contre). «Cette convergence est plutôt encourageante», se félicite Philippe Peuch-Lestrade, directeur général délégué de l'IIRC, le Conseil international du reporting intégré. En revanche, des efforts restent à fournir sur la transparence fiscale et l'incorporation de critères de performance RSE (responsabilité sociétale des entreprises) quantifiés dans les rémunérations des dirigeants! Schneider, Danone, L'Oréal: le palmarès réserve une place de choix aux sociétés qui conduisent de longue date des démarches de fond, aux plus transparentes en termes de rating, aux plus innovantes dans leur collaboration avec la société civile et... à celles qui communiquent le mieux. Mais «elles sont encore peu nombreuses à avoir modifié en profondeur leur modèle économique», tempère Anne-Catherine Husson-Traoré.

De nombreuses innovations

Les innovations se multiplient toutefois. Engie et Eurazeo PME ont publié cette année leur premier rapport intégré pour présenter de façon plus dynamique et synthétique les liens entre le financier et l'extra-financier. Kering a rendu public son premier compte de résultat environnemental consolidé, tout en mettant à disposition de la profession sa méthodologie: un moyen d'agir plus efficacement, notamment auprès de ses fournisseurs. Danone a signé un accord avec le groupe alimentaire Mars pour soutenir l'agri­culture familiale. Rompant avec sa discrétion, Air Liquide a chiffré ses différentes contributions à l'emploi et à la recherche dans l'Hexagone. Le même travail est en cours pour ses activités en Allemagne. Et d'autres filiales sont intéressées par cet effort de communication plus locale. «En matière de RSE, les PME ne sont pas en reste, constate Sylvain Lambert, de PwC. Pour développer des parts de marché, attirer du personnel de qualité ou se différencier des concurrents, avec une approche en général très pragmatique.»

Les parlements et les Etats aussI

La matière intéresse aussi, désormais, le législateur. Deux ans après la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh, où plus de 1000 personnes travaillant dans la confection ont trouvé la mort dans l'effondrement d'un immeuble insalubre, le Parlement français a voté le devoir de vigilance vis-à-vis des conditions de travail des fournisseurs. «Il y a une volonté de responsabiliser l'ensemble des acteurs de la chaîne d'approvisionnement sur les questions de corruption et de traitement social des collaborateurs, souligne Sophie Flak, directrice RSE d'Eurazeo. Il s'agit ici d'une obligation de moyens et non de résultats.» Les gouvernants se penchent sur la question. Le dernier G7 s'est engagé à créer un fonds d'indemnisation pour améliorer les circuits d'approvisionnement mondiaux. En novembre prochain, l'OCDE présentera au G20 ses recommandations pour améliorer la transparence fiscale des multinationales. En Grande-Bretagne, le Parlement s'est déjà prononcé dans ce sens. Certaines multinationales, notamment américaines, très critiquées pour leur stratégie d'«optimisation» fiscale, reviennent à des pratiques plus orthodoxes. Pour la première fois, Amazon a annoncé qu'il allait payer des impôts non seulement au Luxembourg, mais aussi dans tous les pays européens où le groupe fait des bénéfices.

Jean-Pascal Tricoire, PDG du groupe Schneider, lauréat du palmarès 2015 du CAC durable

Notre méthodologie

Pour la seconde édition du classement des entreprises du CAC40 les plus durables, Enjeux Les Echos, son partenaire l'Institut RSE fondé par Patrick d'Humières et un comité d'experts (voir photo ci-contre) ont pris en compte: - les engagements volontaires des sociétés à travers 21 questions-clés; - la performance au regard de la consolidation des notes obtenues auprès des principales agences de rating (DJSI, CDP, Sustainalytics, Ecovadis Oekom, Vigeo); - les bonnes pratiques appréciées par le jury. Pour les engagements, les entreprises devaient répondre par oui ou non et fournir des preuves accessibles publiquement. Vérifié par Compta Durable, l'engagement a été noté sur 630 points, la performance sur 300 et les pratiques sur 70, soit une note globale sur 1000.

Le comité d’experts réuni par Enjeux Les Echos

Florence Bauchard (Enjeux Les Echos), Patrick d’Humières (IRSE), Hervé Gbebo (Compta Durable), Sophie Flak (Eurazeo), Didier Havette (BPI France), Philippe Peuch l’Estrade (Conseil international du reporting intégré), Dominique Ledouble (Fédération des experts en évaluation), Philippine Huc (Compta durable), Marie-Christine Lanne (Generali), Hervé Guez (Mirova), Philippine Le Duc (Compta Durable), Karl de Meyer (Enjeux Les Echos), Laurent Guez (Enjeux Les Echos). Geneviève Ferone (Casabee), Anne-Catherine Husson-Traoré (Novethic), Patrick Jolivet (Ademe), Marie-Pierre Peillon (SFAF).

De g à d: Florence Bauchard, Patrick d’Humières, Hervé Gbebo, Sophie Flak, Didier Havette, Philippe Peuch l’Estrade, Dominique Ledouble, Marie-Christine Lanne, Hervé Guez, Philippine Huc, Karl de Meyer, Laurent Guez.

Florence Bauchard

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